Comme certain.e d’entre vous le savent, j’ai étudié en danse à Montréal et cette pratique a toujours fait partie de ma vie. À mon retour en France, concentrée à développer mon activité de prof de yoga, j’ai fait une pause (tout du moins des cours de danse, car ça ne m’a pas empêché de me déhancher en passant l’aspi). Mais en septembre, dans la frénésie de la rentrée, j’ai eu un besoin criant de revenir au corps (en dehors de la pratique du yoga) et au plaisir d’explorer le mouvement sur la musique. Je me suis donc inscrite à un cours de danse improvisation. Chaque semaine, une thématique est à l’honneur et la semaine dernière, il s’agissait de la notion de groupe.
Dans ce cadre, j’ai pu observer, ressentir, et expérimenter à travers mon corps une vérité universelle : dans un groupe, chaque action individuelle résonne. Chaque geste, chaque décision, chaque intention peut influencer l’ensemble. Suivre le mouvement collectif ou tracer sa propre trajectoire en marge, c’est toujours être en lien. Dans cette écoute constante, même la solitude d’un mouvement peut être une manière de faire partie du tout.
Ce jeu entre individualité et collectif m’a ramenée à une idée qui me touche profondément : l’effet papillon. La notion que chaque petit acte a un écho, parfois imperceptible, mais bien réel. L’idée que nos pensées et nos gestes puissent avoir des répercussions infinies peut sembler immense, presque écrasante. Mais peut-être est-ce là une invitation à une forme de responsabilité joyeuse. Non pas une responsabilité qui pèse ou culpabilise, mais une qui nous offre un immense pouvoir. Car si chaque petit geste compte, alors chaque moment devient une opportunité. Une chance d’être attentif, d’offrir une parole douce, de poser un acte de soin, ou simplement de cultiver une intention bienveillante. Cette intention peut prendre de multiples formes : dans la douceur d’un geste ou la force d’un positionnement. Défendre un monde plus juste, s’élever pour l’égalité, pour des valeurs qui portent l’ensemble vers davantage d’harmonie et de respect, c’est aussi participer à cette danse collective où chaque action contribue à modeler le monde.
C’est d’ailleurs un enseignement profond véhiculé par le yoga, qui nous invite à revenir à soi, non pas pour se couper du monde, mais pour mieux agir au sein du collectif. Transformer le monde entier est une tâche ambitieuse, mais nous pouvons commencer par quelque chose de plus tangible : transformer notre manière d’être, ici et maintenant. Que nous choisissions de suivre ou d’initier, que nous soyons rejoints ou que nous poursuivions seuls, nous restons liés. Dans cette danse collective, il y a toujours un fil, visible ou invisible, qui nous relie au reste.
Et si nous dansions cette vie ensemble, conscients de nos battements d’ailes ?
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